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16 octobre 2006

De Douala à Malabo ou du paradis à l'enfer

Après avoir quitté le Soudan et son Nil, erré quelques temps en France à rechercher du travail et manifesté contre le CPE en mars dernier, je me suis envolé en juillet (au lendemain de cette malheureuse finale)  pour Yaoundé. La nouvelle entreprise, Razel, pour qui je consacre la majorité de ma journée, m’envoie pour une durée indéterminée au Cameroun pour construire ou plutôt RE-construire des routes. Après 2 mois à Yaoundé et 1 à Douala où j’ai pu progresser dans mon pas de danse de coupé-décalé, la direction a décidé de m’envoyer sur une petite île dans le golfe du Guinée située sur une éponge de pétrole et convoitée par toutes entreprises à l’affut du cash flow facile.

La Guinée Equatoriale

, petit pays de ½ millions d’habitants, s’offre le luxe de construire des autoroutes 2*3 voies, 4 aéroports internationaux prêts à accueillir l’A380, des buildings géants en veux tu en voilà pour ressembler à Dubaï mais oublie aussi de créer des hôpitaux, écoles ou bibliothèques… Certes la croissance est là (à 3 chiffres même) mais le développement à long terme en revanche ne suit pas. Les réserves de pétrole n’étant éternelles _ on estime à 15 ans d’exploitation _  le tourisme ayant peu de chance de connaître le succès des Seychelles _ puisqu’il pleut les 9 mois de l’année_ et l’agriculture (cacao, café…) ayant été laissée à l’abandon pour un métier plus facile, celui de rentier, on imagine facilement la situation de la Guinée à moyen terme. Même le poisson est aujourd’hui importé du Cameroun et du Sénégal !

Pour résumé, Malabo est juste un joueur de Loto qui venait de gagner la super cagnotte et qui claque tout dans une soirée Casino le soir même!

J’ai fait l’expérience en m’aventurant Un soir, en conduisant dans Malabo, je me suis perdu et rapidement retrouvé en face du portail du Palais Présidentiel. Résultat 5h au commissariat central et 2,6 millions F Cfa (4000 Euros) pour me faire sortir et arroser le chef, heu le grand chef d’abord puis le chef, le sous chef… !

Et moi, qu’est ce que je fous ici me diriez vous ? Je remplace un futur retraité qui a été mis gentiment au placard, pour remettre d’aplomb le contrôle de gestion et

la comptabilité.  Ambiance

tendue dans les bureaux, tout le monde se méfie de tout le monde et cherche une mutation au milieu des Guinéen qui eux s’en mettent plein les poches…

Néanmoins les valeurs sures restent, et la fête du Beaujolais a bien lieu à Malabo avec la fille du président. On peut remercier les généreux sponsors des entreprises pétrolières et des travaux publics d’avoir organisés cette petite sauterie.

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